Frédérique
Vos arguments tiennent la route, mais pourquoi être anti-quelque chose... Que vous estimiez que la psychanalyse n'est pas adaptée aux autistes, je peux le concevoir..... que vous souligniez qu'elle ait fait beaucoup de dégâts dans les familles et qu'elle n'apporte pas de réponse qui contribue à améliorer les difficultés que ces personnes rencontrent au quotidien, tout à fait d'accord avec vous.. Mais pourquoi être anti.... Pourquoi continuer à alimenter les tensions... Je ne suis pas psychanalyste mais psychologue, je ne veux pas défendre la cause de la psychanalyse , ni une autre cause, je cherche juste à trouver dans ma pratique quels outils sont les plus adaptés aux personnes que j'accompagne. Je ne campe pas sur une position, je cherche constamment à ouvrir mon esprit et à développer ma boite à outils car l'outil qui conviendra à telle personne, ne conviendra pas à telle autre... J'ai du cheminer pour me familiariser avec les méthodes comportementales, aujourd'hui je suis formée au PECS, et je mets cet outil à disposition des familles et des enfants que j'accompagne pour les aider à communiquer ensemble. Mon plus grand cadeau c'est de voir que le classeur est investi par les enfants et leurs parents et qu'il s'enrichit de jours en jours car les enfants que j'accompagne ne parlent pas mais communiquent et sont désireux de communiquer.. Pourtant même si certains outils sont plus adaptés que d'autres, il n'y a pas une méthode miracle, et je ne peux pas être anti quelque chose... Au fur et à mesure de ma pratique je développe certains outils que je constate efficaces et je laisse de côté, ceux qui ne sont pas efficients. dans telle ou telle situation .. mais ils font partie de ma trousse à outils...je ne les rejette pas, même si j'en ai sans doute oublié quelques uns en cours de route. Chacun peut évoluer au fil du temps et de ses expériences... J'ai plus appris des personnes que j'accompagne que des livres que j'ai lu mais je ne rejette pas pour autant les livres... Dans l'enseignement que j'ai reçu à l'université,
la psychanalyse faisait partie de mes premières références théoriques, mais une fois sur le terrain ( je travaillais, non pas avec des autistes mais des jeunes mamans isolées et leurs bébés) je me suis rendue compte que ce que j'avais appris en cours ne m'aiderait pas vraiment à écouter ces familles. J'ai donc continué à chercher des approches plus adaptées..je me suis formée à la thérapie familiale et quand j'ai commencé à travailler avec des personnes autistes je suis allée à la recherche de nouveaux outils.. .. et j'en suis très heureuse car j'ai vu les progrès de certains enfants...
Cordialement.. en espérant que mon argumentation vous parlera....